
Chaque année, des milliers de contribuables commettent des erreurs fréquentes dans leur déclaration de revenus avec parfois des conséquences financières lourdes. Cet article se propose d’examiner les principales erreurs à éviter lors de la déclaration des revenus 2024, pour éviter les mauvaises surprises.
I. Modalités et dates clés de la déclaration des revenus 2024
La déclaration des revenus de l’année 2024 débute le jeudi 10 avril 2025. En principe, les contribuables doivent déclarer leurs revenus en ligne via l’espace particulier sur impots.gouv.fr (Déclaration 2025 en ligne des revenus de 2024 (espace Particulier). Toutefois, les personnes qui ne peuvent pas utiliser Internet ont la possibilité de déposer une déclaration papier, à condition de l’envoyer au plus tard le 20 mai 2025.
Les dates limites varient en fonction du lieu de résidence. Il est important de respecter ces dates pour éviter toute pénalité :
Lieu de résidence : | La date limite de déclaration en ligne est fixée au : |
départements n°01 à 19 (zone 1) et non-résidents | jeudi 22 mai 2025 à 23h59 |
départements n°20 à 54 (zone 2) | mercredi 28 mai 2025 à 23h59 |
départements n°55 à 974 et 976 (zone 3) | jeudi 5 juin 2025 à 23h59 |
Pour rappel, les tranches d’imposition du barème progressif pour 2025 sont les suivantes :
- Jusqu’à 11 497 € : 0 % d’imposition.
- De 11 498 € à 29 315 € : 11 % d’imposition.
- De 29 316 € à 83 823 € : 30 % d’imposition.
- De 83 824 € à 180 294 € : 41 % d’imposition.
- Au-delà de 180 295 € : 45 % d’imposition.
Ces tranches permettent d’ajuster l’impôt en fonction des revenus du contribuable, et il est essentiel de bien comprendre ces seuils pour calculer correctement le montant à payer.
II. Pourquoi faire attention à sa déclaration ?
Une déclaration mal remplie peut entraîner :
- une surimposition injustifiée ;
- une perte de réduction ou de crédit d’impôt ;
- un contrôle fiscal (pour en savoir plus sur les moyens d’investigation de l’administration fiscale, lisez cet article sur le contrôle fiscal);
- des sanctions financières (intérêts de retard, majorations).
En effet, avec le prélèvement à la source, beaucoup de contribuables pensent à tort qu’il n’est plus nécessaire de vérifier les informations préremplies. Or, cette vérification reste essentielle.
Une erreur non détectée peut impacter directement votre trésorerie, en augmentant à tort le montant de l’impôt dû ou en réduisant vos droits à restitution.

III. Les erreurs et oublis les plus fréquents :
La période de déclaration entraîne souvent stress et précipitation. Dans cette urgence, de nombreuses erreurs se glissent dans les formulaires et perturbent le traitement de la déclaration.
Pourtant, ces erreurs restent facilement évitables. Il suffit d’adopter une lecture attentive et de vérifier les données suivantes :
orthographe exacte du nom et prénom,
exactitude du numéro fiscal,
cohérence de la date de naissance,
mise à jour de l’adresse postale.
Un simple oubli ou une saisie erronée peut bloquer l’intégralité de la déclaration, voire entraîner des conséquences fiscales.
Souvent, les contribuables se concentrent uniquement sur les montants à déclarer ou les cases à remplir. Pourtant, ils négligent des informations essentielles liées à leur situation familiale, ce qui peut fausser le calcul de l’impôt et entraîner la perte d’avantages fiscaux
1. Ne pas cocher la case « parent isolé »
Les parents célibataires, séparés ou divorcés vivant seuls avec au moins un enfant à charge (ou rattaché) peuvent bénéficier d’une demi-part supplémentaire, sous réserve de remplir trois conditions :
vivre seul au 1er janvier de l’année d’imposition (ou au 31 décembre en cas de séparation) ;
ne pas être en concubinage ;
avoir un enfant à charge ou une personne invalide recueillie.
Le versement d’une pension alimentaire ne prive pas du bénéfice de cette majoration. En pratique, le parent bénéficie de 0,5 part par enfant à charge (ou 0,25 en cas de résidence alternée), dans la limite d’un avantage fiscal global de 4 224 € pour les deux premières demi-parts.
Attention : l’administration ne coche pas automatiquement la case « parent isolé ». C’est au contribuable de le faire.
2. Déclarer incorrectement les enfants en cas de séparation
En cas de séparation ou de divorce, il convient de bien identifier le foyer fiscal auquel rattacher l’enfant.
Deux cas peuvent se présenter :
Si l’enfant réside principalement chez l’un des parents, seul ce dernier bénéficie de l’avantage fiscal correspondant (cases F ou G).
En cas de résidence alternée, les deux parents se partagent la majoration de quotient familial (cases H ou I), chacun bénéficiant de 0,25 part supplémentaire.
Attention : une mauvaise déclaration dans ce domaine reste l’une des causes fréquentes de rectification par l’administration.
3. Oublier de rattacher un enfant majeur
Une fois majeur, un enfant ne reste plus automatiquement rattaché au foyer fiscal de ses parents. Il appartient au contribuable de signaler expressément ce rattachement lors de la déclaration.
Vous pouvez rattacher :
un enfant de moins de 21 ans, sans condition ;
un enfant de moins de 25 ans, s’il poursuit des études ;
ou une personne handicapée, quel que soit son âge.
N’oubliez pas de cocher la case dédiée dans votre déclaration, sans quoi l’enfant sera considéré comme fiscalement autonome.
4. Ne pas déclarer les revenus des enfants à charge
Même si certains revenus bénéficient d’exonérations, vous devez déclarer ceux perçus par vos enfants à charge. En particulier :
les salaires des étudiants de moins de 25 ans sont exonérés jusqu’à 5 318 € ;
les revenus des apprentis sont exonérés jusqu’à 21 273 € ;
les gratifications de stage (dans le cadre de stages obligatoires) bénéficient du même plafond d’exonération de 21 273 €.
Pensez à conserver les justificatifs, au cas où l’administration vous les réclamerait.
5. Oublier de déclarer les frais de scolarité
Les contribuables peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt pour les enfants à charge scolarisés dans un établissement secondaire ou supérieur, à condition de :
conserver la charge de l’enfant ;
justifier de sa scolarisation ;
avoir son domicile fiscal en France ;
et, en cas de majorité, rattacher l’enfant au foyer fiscal.
Les montants applicables sont les suivants :
61 € pour un enfant au collège (ou 31 € en résidence alternée) ;
153 € au lycée (ou 77 €) ;
183 € dans le supérieur (ou 92 €).
Reportez ces montants dans les lignes 7EA, 7EC, 7EF (enfants à charge) ou 7EB, 7ED, 7EG (résidence alternée). [➤ Transition fluide, rappel pratique et optimisé SEO.]
6. Négliger les frais de garde pour les enfants de moins de six ans
Les dépenses liées à la garde d’un enfant de moins de six ans hors du domicile ouvrent droit à un crédit d’impôt de 50 %, dans la limite de :
3 500 € par enfant à charge exclusive ;
1 750 € par enfant en garde alternée.
➡️ Renseignez ces montants dans les lignes 7GA à 7GC (garde exclusive) ou 7GE à 7GG (résidence alternée). Attention : les frais de repas ou les aides perçues (comme le complément de libre choix de mode de garde) ne sont pas éligibles. [➤ Ajout d’une alerte + mot de transition logique.]
7. Mal déclarer les pensions alimentaires
Vous devez impérativement déclarer les pensions alimentaires, qu’elles soient perçues ou versées.
Si vous versez une pension :
Case 6EL : enfants majeurs ;
Case 6GU : enfants mineurs ;
Case 6GI : pensions fixées avant 2006.
À noter : vous ne pouvez déduire une pension versée à un enfant mineur que si vous n’en avez pas la charge. En revanche, les pensions versées à un enfant majeur sont déductibles et imposables pour lui.
Si vous percevez une pension :
Case 1AO/1BO : pensions générales ;
Case 1CO/1DO : pensions pour enfants majeurs ou par décision judiciaire.
Une mauvaise déclaration dans ce domaine peut entraîner une double imposition ou une déduction non justifiée. [
Omettre de déclarer certains revenus, volontairement ou non, peut entraîner de lourdes conséquences fiscales. Il est donc nécessaire lors des déclarations 2025 de ne pas omettre de déclarer :
- Les revenus dits « accessoires » qui sont ponctuels ou complémentaires (revenus issus de placements financiers, les pensions alimentaires, ou encore les ventes ponctuelles, par exemple les cessions de métaux précieux, de bijoux ou d’objets d’art, si elles dépassent 5 000 euros par an).
- Tout compte ouvert, utilisé ou clos à l’étranger, que ce soit un compte courant, d’épargne, de cryptomonnaies…en utilisant le formulaire 3916-3916 bis. En cas d’omission, des amendes importantes, à partir de 1 500 euros par compte non déclaré peuvent s’appliquer.
Chaque année, de nombreux contribuables cherchent à alléger leur charge fiscale, notamment par le biais des déductions, crédits et réductions d’impôt. Cependant, dans d’innombrables cas, ces contribuables revendiquent des avantages sans en remplir les conditions ou se trompent sur les montants.
Erreur sur les versements d’épargne retraite
Les versements effectués au titre de certains plans d’épargne-retraite (PER) peuvent donner lieu à une réduction d’impôt, dans la limite de plafonds.
Le tableau ci-dessous présente les règles de calcul du plafond de déductibilité applicable aux versements sur un PER ou dispositifs similaires (plan d’épargne-retraite populaire (PERP), plan d’épargne retraite d’entreprise (PERE), plan d’épargne retraite obligatoire (PERO)…).
L’erreur fréquemment commise par les contribuables est de déduire directement les versements sur le montant des salaires alors qu’il faut renseigner le montant des versements dans les cases prévues à cet effet dans la déclaration (6NS à 6NU ou 6RS à 6RU).
Les déductions liées à l’accueil d’une personne âgée
L’hébergement d’une personne de plus de 75 ans peut ouvrir droit à une déduction fiscale allant jusqu’à 4 039 euros pour une personne seule, ou 8 079 euros pour un couple, pour les frais d’accueil.
Les conditions pour bénéficier de cette déduction sont strictes :
- l’accueil doit être permanant ;
- la personne accueillie doit être âgée de plus de 75 ans et avoir des ressources limitées (maximum 12 144,27 euros pour une personne seule et 18 854,02 euros pour un couple) ;
- l’accueil ne doit pas concerner des parents (pas d’obligation alimentaire envers la personne accueillie).
Cette déduction couvre les avantages en nature à leur valeur réelle.
Ces dépenses sont à reporter sur la case 6EU.
Le bénéfice du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile
Les personnes employant un salarié à domicile (directement ou via un organisme agréé), peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt à hauteur de 50% des dépenses engagées.
Pour en bénéficier, plusieurs conditions doivent être réunies :
- avoir son domicile fiscal en France ;
- l’emploi doit être exercé en France, au domicile de la personne ou d’un ascendant bénéficiant de l’allocation personnalisée d’autonomie ;
- l’intervenant doit être :
- un salarié employé directement ;
- ou une structure déclarée (association, entreprise…) ;
- ou un organisme d’aide à domicile habilité ou conventionné.
- les tâches doivent être éligibles (ménage, jardinage, garde d’enfants, assistance aux personnes âgées…).
Le crédit est accordé dans la limite d’un plafond, qui varie selon la situation du contribuable. Les montants sont généralement préremplies en case 7DB, mais il est nécessaire de compléter également les cases BDA à BEA.
Par ailleurs, en cas de perte d’autonomie, deux types d’aides peuvent s’ajouter :
- Pour les dépenses liées à l’emploi d’un personnel à domicile, les frais sont à déclarer en 7DB.
- Pour les dépenses d’hébergement en établissement, il faut utiliser la case 7CD (personne seule) ou 7CE (couple hébergé).
Enfin, les dépenses résultant d’une installation, dans la résidence principale, de certains équipements facilitant l’accessibilité et l’adaptation du logement à la perte d’autonomie, peuvent donner lieu à un crédit d’impôt. Ces frais sont à renseigner dans les lignes 7WJ à 7WL.
Oublier de déclarer les dons aux associations
Les dons ouvrent droit à une réduction d’impôt, à condition d’être bien déclarés. Le montant de la réduction et la case à remplir varient selon le type de bénéficiaire :
Type de dons/bénéficiaire | Organismes d’aides aux personnes en difficulté | Sauvegarde du patrimoine religieux | Organismes d’intérêt général (IG) et associations d’utilité publique | Candidats aux élections |
Case à remplir | 7UD | 7UJ | 7UF | 7UF |
Montant réduction d’impôt | 75 % des versements retenus dans la limite de 1 000 euros (soit réduction maximale de 750 euros) | 75% du versement retenu dans la limite de 1 000 euros | 66% du don dans la limite de 20% des revenus imposables du donateur | 66% dans la limite de 15 000 euros |
Sort de l’excédant | Automatiquement ajouté au montant des dons versés aux organismes d’IG | Automatiquement ajouté au montant des dons versés aux organismes d’IG | Reporté sur les cinq années suivantes. Pour 2025, il faudra reporter dans les cas 7XS à 7XY le montant des dons effectués de 2019 à 2023 qui ont excédé 20%. |
Par défaut, les RCM sont soumis à une taxation globale de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux). Mais ce choix n’est pas tout le temps le plus avantageux.
Si le PFU est automatiquement appliqué, il est possible d’opter pour l’application du barème progressif à l’impôt sur le revenu (en cochant la case 2OP). Il est conseillé d’opter pour ce choix lorsque le taux marginal d’imposition du contribuable est inférieur à 12,8 %.
L’erreur de ne pas garder de copies ou de preuves de sa déclaration et documents associés est une erreur bien souvent commise. Pourtant, en cas de contrôle fiscal, il est nécessaire de pouvoir justifier de chaque montant déclaré. Il est ainsi fortement recommandé de conserver ces documents pendant au moins trois ans, délai de prescription de l’administration fiscale en matière de contrôle fiscal de l’impôt sur le revenu.
Un retard dans le dépôt de la déclaration de revenus peut entraîner les majorations suivantes (article 1758 A du CGI) :
- 10 % en cas de dépôt tardif de quelques jours ;
- 20 % si une mise en demeure a été envoyée ;
- 40 % si la déclaration n’a toujours pas été déposée au-delà de trente jours après cette mise en demeure.
Éviter ces erreurs fréquentes vous permet non seulement de respecter vos obligations fiscales, mais aussi de ne pas passer à côté d’optimisations importantes.
Mais si vous constatez une erreur après avoir validé votre déclaration, tout n’est pas perdu.
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